Fender Jaguar de 1964, dans une finition noire non-originale mais superbement patinée.
La Jaguar compte parmi les instruments emblématiques de la première moitié des années 60 : introduite en 1962 comme nouveau modèle haut-de-gamme, elle vient supplanter les Jazzmaster et Stratocaster comme un instrument doté de caractéristiques novatrices, pensées par Fender pour en optimiser la jouabilité et étendre la palette sonore possible.
Ainsi, le premier listing de la Jaguar au catalogue de 1962 fait état d’un diapason réduit de 24 pouces (contre 25,5 pouces pour les autres modèles professionnels) permettant un accès facilité à l’ensemble du manche, ainsi que du nouveau Off-set body, ré-imaginant le corps de la guitare avec une forme asymétrique pour permettre au bras droit de reposer de façon plus naturelle au dessus des cordes et ainsi faciliter le jeu aux doigts ou au plectre. Enfin, le catalogue vante une autre Fender-first (sic), l’addition d’une sourdine, fixée sous le chevalet et activée par une simple pression sur un levier – produisant ainsi le son sec et claquant évoquant immédiatement la surf-music !
D’autre part, la Jaguar présente un système de micros et d’électronique qui différe de ce que l’on trouve habituellement sur les Fender : les micros simple bobinage sont dotés de « griffes » métalliques dont la fonction (telle qu’elle est déclarée en tout cas dans le brevet attribué à Leo Fender 4 ans plus tard) est de concentrer le flux magnétique pour permettre une plus longue tenue de la note et augmenter la réponse en basses fréquences, ainsi que de réduire la sensibilité du micro aux interférences électromagnétiques externes. Les micros sont associés à un réseau de commutateurs permettant de les activer ou les désactiver, ou bien d’en filter les fréquences basses au moyen d’un condensateur, ainsi que les contrôles standard de volume et de tonalité. Par ailleurs, le joueur a le choix de deux circuits distincts, lead ou rhythm, le premier permettant l’utilisation des deux micros et le second faisant uniquement usage du micro manche dont les fréquences aiguës sont légèrement filtrées. Cette abondance de boutons et de switch peut sembler de premier abord déroutante, mais l’utilisation en est relativement instinctive et on y découvre finalement une belle diversité de sonorités qu’on ne peut obtenir sur aucun autre instrument Fender !
L’exemplaire présenté ici, bien qu’ayant subi quelques modifications, reste tout à fait pourvue de l’essence des Fender des 60s : au final, le refin noir fonctionne très bien avec le pickguard tortoise, une combinaison peu courante à l’époque ; les micros et l’électronique sont originaux, bien qu’ayant été démontés au moment de repeindre l’instrument, et donnent à entendre le son typique du modèle que l’on apprécie pour sa netteté et son grain ; à l’exception des mécaniques, l’ensemble de l’accastillage original de l’instrument est présent. Intégralement réglé pour le jeu dans notre atelier avec une planimétrie des frettes et l’ajustement de l’action et de l’intonation, cette guitare est prête à repartir pour encore 60 années de musique !
Vendue dans un étui d’époque.
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