Superbe basse short-scale Gibson EB-3 de 1962, en bel état.
Introduite au catalogue en 1961, l’EB-3 se situe dans la lignée des modèles EB-1, EB-2 et EB-0 produits par Gibson depuis le début des années 50. Elle est la seule basse Gibson 4 cordes à se voir doter dès ses débuts de la forme de corps fraîchement réimaginée par le constructeur à l’aune de la décennie naissante : construite dans le format dénoté SG avec un corps en acajou ultra-fin et un double pan coupé permettant au musicien d’accéder à l’entièreté de la touche ; elle est également la première à être équipée de deux micros permettant une plus grande palette sonore – peut-être enfin une Gibson en mesure de rivaliser avec la Precision Bass du rival californien ? Finalement, c’est surtout par l’entremise du bassiste du groupe Cream Jack Bruce que l’EB-3 prendra son envol, ce dernier jouant un modèle de 1965 en tout point identique à celui présenté ici durant la seconde moitié des années 60, entraînant dans son sillage de nombreuses pointures des sections rythmiques des années 60 et 70 dont Peter Quaife des Kinks, Glenn Cornick de Jethro Tull et bien d’autres, tous avec ce son particulièrement distinctif que produit l’alliance du mudbucker en position manche et du mini-humbucker en position chevalet.
Avec le sélecteur de micros à 4 positions sont disponibles les options suivantes : en position 1 le micro manche seul, en position 2 le micro chevalet seul, en position 3 les deux micros en parallèle, et en position 4 le micro manche dont les fréquences basses sont filtrées par un montage LC – à cet effet, on retrouve dans la cavité électronique un self d’une valeur d’environ 10 Henries (notons que ce filtre est également en circuit sur la position 3). Comme évoqué précédemment, cette EB-3 est équipée de ses deux micros humbucker originaux : un large humbucker en position manche communément connu sous le nom de mudbucker en raison de son fort rendu en basses fréquences, et un mini-humbucker en position chevalet construit sous la même forme que les micros que l’on trouve sur les guitares Epiphone de l’époque, seulement avec 4 plots au lieu de 6 – il porte par ailleurs son étiquette originale Patent No, la première année où on trouve cet élément sur les instruments Gibson. On retrouve sur la basse la finition classique Cherry Red, bien conservée sur le dos et joliment patinée sur la table – de toute évidence, nous avons ici un instrument qui a beaucoup joué ! À ce titre, nous relevons quelques éléments concernant l’état de la basse : elle comporte une ancienne cassure au bas de la tête, restaurée et stable à ce jour ; les mécaniques ont été remplacées par un jeu de Grover en copie ; le chevalet est également une pièce non-originale. Outre ces points, l’instrument a admirablement bien traversé les décennies et nous retrouvons tous les éléments originaux qui font son identité, à savoir ses micros et son électronique. Nous nous sommes attachés à la régler intégralement, travail incluant la planimétrie des frettes, l’ajustement du sillet de tête, de l’action et de l’intonation, afin de restituer une jouabilité exquise permettant d’apprécier toutes les qualités de ce format par ailleurs très plaisant au jeu.
Vendue dans une housse moderne.