GIBSON L-5CES c.1968

10.800,00

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Fabrication

Date

État

Sillet de tête

Diapason

Table

Fond et eclisses

Etui

Une superbe Gibson L-5CES construite à Kalamazoo vers 1968, en très bel état de conservation et de jeu.

La L-5 est un modèle qui ne nécessite aucune introduction, chacun connaissant la place centrale qu’elle tient dans l’histoire de la guitare au XXème siècle. Depuis son apparition en 1924 comme la première guitare archtop américaine dotée d’ouïes, c’est un instrument qui a façonné le monde de la lutherie dans son ensemble, grandement établi la place de la guitare dans le paysage musical puisqu’elle a permis son entrée dans les orchestres de danse et groupes de jazz en vogue dans les années 30 et 40, et également été en constante évolution pour s’adapter aux goûts et besoins changeants des musiciens : augmentation de la taille de la caisse, introduction de la variante électrique en 1951. L’exemplaire présenté ici nous parvient de l’ère d’apogée de la Gibson L-5CES, la guitare par excellence du jazz électrique telle qu’on la trouve à l’époque entre les mains de Wes Montgomery, George Benson, Pat Martino, Herb Ellis et bien d’autres… les débuts balbutiants de la L-5 16 pouces entre les mains de Eddie Lang sont désormais bien lointains !

Cet instrument comporte toutes les caractéristiques typiques de la fin des années 60 et du début des années 70 – une période de tumulte pour Gibson dont la compagnie parente, CMI, était économiquement à la peine comme tous les fabricants d’instruments américains (en partie à cause de la montée en puissance de la concurrence asiatique). En résultera un rachat de la majorité des parts de CMI par le conglomérat ECL Industries à la fin de 1969, et de cette fusion émergera l’année suivante la compagnie Norlin (combinaison des noms des dirigeants respectifs de CMI et ECL), ouvrant une nouvelle page (peu glorieuse) dans l’histoire de Gibson caractérisée par la production à outrance et la dégradation dans la qualité et l’uniformité des guitares.

Fortuitement, le présent instrument a été produit juste avant le couperet des années d’errance du constructeur de Kalamazoo, et comporte de ce fait tous les attributs haut-de-gamme que l’on saurait attendre de cette prestigieuse ligne de guitares : table massive en épicéa ; fond, éclisses et manche en érable ondé ; finition Sunburst orangée ; deux micros humbucker portant leur étiquette Patent No ; belles mécaniques Kluson Sealfast ; cordier plaqué or et gravé au nom du modèle ; chevalet ajustable Tune-o-Matic. La datation précise des guitares produites dans la seconde moitié des années est particulière, avec en cause l’incurie absolue de Gibson dans son système de numéros de série : à partir de 1967, ceux-ci sont dupliqués à partir de numéros précédemment employés, et il n’existe de fait aucune linéarité ou chronologie dans leur attribution. Il convient alors de se référer aux caractéristiques spécifiques d’un instrument afin de proposer une année de construction effective : bien que cette L-5 comporte une etiquette et un tampon Made in the USA typiques Norlin, tous les éléments de lutherie convergent vers une production antérieure (parmi les plus évidents, l’absence de volute à l’arrière du manche, le placage de tête en bois teint, et le logo Gibson « pantographé » typique de la fin des années 60) et les quatre potentiomètres originaux datés de 1968 viennent confirmer ces observations. En conclusion, il n’est pas rare de constater un laps de temps entre la construction et la finition d’instruments chez Gibson, à plus forte raison en ce qui concerne des modèles haut-de-gamme, généralement moins en demande de la part des revendeurs, tout cela dans le contexte de la refonte générale de l’entreprise.

Cette guitare nous parvient aujourd’hui superbement conservée et originale, à l’exception des boutons de potentiomètres qui sont des pièces en copie de l’original. Le pickguard fait également défaut – comme souvent à cette époque, la matière plastique en acétate de cellulose s’est délitée en dégageant des vapeurs corrosives pour le vernis et les parties métalliques, et un précédent propriétaire aura déposé la plaque pour pallier à ce problème. Belle patine, quelques traces au vernis liées à l’usage. Nous avons procédé au réglage complet de cette guitare avec une planimétrie des frettes, l’ajustement de son action et de son intonation, et confectionné un nouveau sillet de tête en os ajusté au tirant afin de restituer toutes ses qualités d’instrument de musique à cette L-5.

Vendue dans un étui Boblen à la forme, accompagnée de son certificat d’authenticité réalisé par Jérôme Casanova.

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