SANTOS HERNANDEZ 1941

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Fond et eclisses

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,

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Sillet de tête

Splendide guitare de concert du maître-luthier Santos Hernández, construite à Madrid au millésime de 1941.

Le nom de Hernández trône parmi les plus grands du panthéon de la guitare classique espagnole, aux côtés de celui de Antonio de Torres ou de Manuel Ramírez, et pour cause : ses contributions au développement de l’instrument au début du XXème siècle sont de taille, et il est certain que son travail de lutherie modeste et raffiné aura été source d’inspiration aussi bien pour ses contemporains que pour ceux qui viendraient après lui.

Né en 1874, Hernández fait une entrée précoce dans le monde de la lutherie : selon différentes sources, il est introduit dès ses 12 ans à l’atelier de Antonio Viudes, un artisan proche de sa famille, chez qui il restera en tant qu’apprenti jusqu’au début de la décennie suivante. Autour de ses 25 ans, après son service militaire, il est recruté par Manuel Ramírez, l’un des plus éminents luthiers du début du siècle dernier qui s’inscrit lui-même dans la directe lignée d’Antonio de Torres, dont il produit des fac-similé de ses guitares. C’est aux côtés de Ramírez que Hernández verra réellement son talent s’épanouir, devenant l’un des ouvriers les plus fidèles du maître madrilène qui l’érigera au rang de chef d’atelier. Les instruments produits par Hernández durant cette période jouissent d’une réputation de taille, et rentrent même dans la légende de la guitare espagnole puisque l’un d’entre eux, produit au millésime de 1912, sera joué par nul autre que Segovia pendant plusieurs décennies ! Selon l’article de R. Bruné Segovia’s 1912 Manuel Ramírez, c’est ce même instrument qui aurait été entretenu Hermann Hauser I lors d’un passage de Segovia en Allemagne, permettant à cette occasion au luthier bavarois d’étudier en profondeur et de prendre la mesure du travail de son homologue espagnol – et ainsi, en intégrant certains des éléments relevés à ses propres guitares, de contribuer à diffusion du style de Santos Hernández.

En 1921, après le décès de Manuel Ramírez, Hernández s’établit en nom propre à l’adresse d’Aduana 27 à Madrid (la numérotation de la rue sera par la suite modifiée, si bien que des étiquettes ultérieures apparaîtront marquées du numéro 23, comme sur la guitare présentée ici). Fort d’une bonne trentaine d’années d’expérience si l’on omet son passage à l’armée, il poursuit alors la construction d’instruments haut-de-gamme aussi bien destinés au concert qu’au flamenco (on connaît le prix exorbitant de 1000 pesetas pour une guitare de 1923 en épicéa et palissandre de Rio) jusqu’à ses derniers jours en 1943. La guitare présentée ici paraît donc au crépuscule de la carrière de Hernández, et témoigne de toute son expérience : un choix de bois exceptionnel avec un superbe palissandre de Rio sur le fond et les éclisses de l’instrument, et pour la table un épicéa à grain serré et régulier (signe qu’il a été débité parfaitement sur quartier, une coupe qui permet d’obtenir des tables aux qualités acoustiques optimales). Une autre caractéristique typique du travail de Hernández est le barrage de table mis en oeuvre sur cet instrument : en plus d’une barre harmonique oblique descendant vers les aigus, le barrage en éventail est constitué de cinq brins courts et fermé de deux longues barres diagonales sur le pan inférieur de la table. Ce montage est d’une extrême finesse, si bien que nous trouvons un instrument éminemment équilibré avec une belle rondeur des graves et des aigus tempérés – un timbre à l’image de ce que renvoie l’esthétique de la guitare ! Les éléments de décoration sont très sobres : une rosace marquetée en bois coloré avec un cercle central en motif de losanges, cerné de filets en motifs de chevrons et de carrés ; le chevalet en palissandre est orné d’une simple plaquette en os cerné d’une bande de bois coloré et de nacre. Le manche de l’instrument est en cedro, avec un placage de tête en palissandre, la touche est en ébène.

Ce fabuleux instrument nous parvient superbement préservé, avec la totalité de ses parties d’origine – y compris son vernis au tampon et ses mécaniques. On relève, en plus de la signature du luthier sur l’étiquette, la présence de son tampon sur le prolongement du tasseau du manche ainsi qu’une inscription portée de sa main sous la table du côté basses – Construide por S Hernandez Madrid 1941. La guitare a été restaurée et intégralement réglée dans notre atelier, et est à ce jour dans un état de jeu optimal avec une bonne action et une intonation juste.

Vendue dans son étui original, accompagné d’un étui moderne à la forme ainsi que de son certificat d’authenticité réalisé par Jérôme Casanova.

 

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